En réponse aux nombreux marchands de sommeils à Noailles, qui profitent de la
vulnérabilité de certaines personnes en leurs louant à des prix indécents des hébergements
incompatibles avec la dignité humaine, il parait évident de proposer un hôtel.
Pour comprendre le pourquoi du comment de ce programme il faut revenir à l’origine
étymologique de ce mot. Issu du latin « Hospitalis, Hospitalitas », un hôtel est un lieu
généreux où l’on accueille l’étranger, où on lui offre le gîte et le couvert et où l’on veille à ce
qu’il ne manque de rien. De plus, en arabe «adafa», soit «donner l’hospitalité» signifie
«ajouter, annexer, lier».
Cet hôtel sera donc un lieu hospitalier, ou l’on mange et l’on dort, un lieu qui serait le
prolongement de son propre corps, qui prends en compte la diversité des hommes et le
rapport entre les différentes échelles afin de réunir pour accueillir.
Le site potentiel pour cet hôtel serait la partie haute de l’ilot du domaine Ventre ainsi que la
poche de rez-de-chaussée vacants. En effet il dispose de nombreuses opportunités et
regroupe un certain nombre de logements insalubres et indécents, dont certains même ont
étés évacués, avec des rez-de-chaussée vides et des parcelles appartenant à la mairie où à
un seul propriétaire, ce qui permet de faire muter ces bâtiments plus facilement.
Afin de réactiver le lieu et d’y ramener de l’hospitalité nous avons identifié une première
étape.
La déconstruction des parcelles insalubres laisse un vide en limite de la placette de Homère.
Ce lieu de par ses dispositions spatiales est constamment approprié par les habitants. On y
prend le soleil, on se retrouve avec les amis. Il convient d’aller dans le sens de la vie et des
activités déjà présentes ici. Nous pouvons ainsi imaginer amplifier ce début de respiration
dans la forte densité urbaine du centre-ville, profiter de l’étayement nécessaire du bâti
mitoyen pour adapter ce dernier à un usage public. Par la suite, l’accès en parcelle de cœur
d’îlot fini d’étendre l’espace public, profitant des opportunités pour faire du vide. Ce vide dont
désirent les associations, les habitants, les écoles, les animaux, les sportifs, … Cette
manière transitoire d’occuper les espaces est importante dans un processus de chantier au
temps long. Il préfigurera le lieu futur d’hospitalité.
Cette première phase et le nouveau lieu ainsi crée sera un déclencheur et se diffusera au fur
et à mesure à la manière d’une tache d’huile afin de renverser le système traditionnel. En
ajoutant, annexant, liant entre elles des entités qui pour l’instant sont autonomes et
indifférentes les unes des autres. Le coeur de l’ilot sera un lieu de rassemblement, un lieu ou
l’on cuisine, ou l’on mange, un lieu qui accueille tous les habitants de l’hôtel, ceux qui y
vivent à l’année ou ceux de passage, mais aussi plus largement ceux du quartier de Noailles
(par exemple la cantine des enfants de l’école). Les bâtiments sains mais dont les RDC sont
inoccupés (surtout au niveau de la rue de la Palud) seront retravaillés afin de permettre
l’installation des «chambres» de l’hotel (des logements de différents types, de la chambre à
l’appartement ).
L’objectif sera de gérer différents niveaux de privacité pour qu’usages collectifs, semi-
collectifs, semi-privés et privés puissent cohabiter et dialoguent entre eux.